Nettoyage de printemps

…allez zou…on fait le ménage chez soi !

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Autrefois, les anciens avaient coutume de pratiquer une cure de nettoyage métabolique à chaque changement de saison, et particulièrement à l’arrivée du printemps. A l’époque, il n’était pas besoin de faire un effort particulier pour faire ce grand nettoyage. Il suffisait de se nourrir de ce que la nature mettait à disposition. Plantain, pissenlit, radis noir, artichaut… faisaient partie du régime naturel et cela faisait un bien fou.

Aujourd’hui, le monde moderne a totalement oublié cette pratique qui, pourtant, est attendue par notre organisme (qui croit toujours que nous sommes des chasseurs-cueilleurs). La cure de nettoyage est ainsi plus nécessaire que jamais de nos jours car l’homme des pays développés a une alimentation très riche tout l’hiver et vit en outre dans un environnement encombré de polluants et de toxiques de toutes sortes.

Pour bénéficier de cette renaissance dans les meilleures conditions, c’est tout un chantier de printemps qu’il faut engager. Ce chantier comporte des étapes qu’il faut respecter.

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* Cela commence par de nouvelles habitudes alimentaires

Il est impératif de réduire sa consommation de graisses et de sucres en changeant quelques habitudes.

Par exemple, évitez les petits déjeuners avec café au lait et tartines de pain beurrées nappées de confiture. C’est tout simple… préférez des céréales complètes, du lait de noisette ou d’épeautre, avec des graines (sésame, lin, courge, tournesol…), des fruits secs et/ou des fruits de saison, ou bien une galette de sarrasin et un œuf (dont le jaune est encore cru si possible), accompagnés d’une tisane ou d’un thé vert léger.

Diminuez les charcuteries et augmentez votre consommation journalière de légumes de saison. Pâtes, riz et céréales doivent être préférés semi-complets ou complets. Enfin, réduisez les desserts à la fin de chaque repas, ou au moins le soir…si vous voulez finir sur une note sucrée, savourez une poignée de fruits secs …

     coeur de légumes verts

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Premier palier : la dépuration

L’objectif : drainer l’organisme et particulièrement le foie. La première étape de la cure de printemps passe donc par une dépuration. Le foie est l’organe d’élimination essentiel, surtout de nos jours où il est excessivement sollicité. Il est donc vital d’en prendre soin.

Je vous conseille de commencer par un jeûne (ou une monodiète de pommes) de 36 heures: par exemple, choisissez un dimanche, jour de repos et supprimez votre repas du soir (ou remplacez-le par des pommes crues ou cuites). Maintenez votre effort toute la journée du lundi (soit sans aliments soit avec uniquement des pommes, ainsi que de l’eau et des tisanes à volonté). Un tel jeûne (ou monodiète) de 36 heures permet au corps de se détoxiquer grâce à la mise au repos du système digestif. Cette première étape n’est pas obligatoire, mais si vous avez le courage de la respecter, votre nettoyage de printemps sera plus facile et plus court.

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* Le foie tout d’abord

Le foie aurait, nous disent les physiologistes, plus de 800 fonctions ! C’est un organe-clé. Il draine 1,5 litre de sang à la minute qu’il renvoie au cœur par la veine cave. Il concentre les poisons et toxines dans la bile, il « détoxique » de l’ammoniaque, il stocke le glucose en excès, dégraisse les acides gras, assure la synthèse du cholestérol (essentiel à nos hormones sexuelles), décompose les protides en acides aminés utilisables, synthétise les protéines plasmiques, stocke les vitamines A, D, K, B et le fer, etc. etc.

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> Si vous habitez à la campagne

Pour traiter le foie, l’idéal serait de manger du pissenlit. La feuille de pissenlit se mange en salade, il faut la cueillir loin de la pollution et des bordssalade 2 de route. C’est typiquement la salade de printemps, apéritive et digestive. Le principe amer du pissenlit a une visée hépatique. Il nettoie non seulement le foie mais en plus il draine la vésicule biliaire, les reins et élimine l’acide urique et l’excès de cholestérol. Le pissenlit essore l’éponge hépatique et rince le filtre rénal.

Une deuxième plante courante, facile à trouver, est le plantain. Il ressemble à une petite salade et est encore plus répandu que le pissenlit. C’est un dépuratif de printemps par excellence. On peut le mélanger en salade avec le pissenlit ou au milieu de crudités variées.

Pissenlit et plantain peuvent aussi se préparer en tisane à raison de 100g de plantes fraiches par litre d’eau froide, porter à ébullition et infuser 10 mn. Boire 3 à 4 tasses par jour.

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> Si vous habitez en ville

Si vous n’avez pas un accès régulier à ces plantes, vous pouvez vous procurer de l’artichaut en ampoules (en boutique bio) ou en extrait hydro-alcoolique (herboristerie). Et puis il y a bien entendu les classiques desmodium ou chardon-Marie, qui sont des étonnants régulateurs de l’activité hépatique.

Vous pouvez aussi vous préparer des tisanes de plantes sèches (plantain et pissenlit en herboristerie, boutique bio) : 40g/l selon le mode de préparation indiqué plus haut.

En homéopathie. Retenez que les 3 remèdes de base en la matière sont :

– Chelidonium (chélidoine)

– Taraxacum (pissenlit)

– Carduus marianus (chardon-Marie)

A prendre au choix ou en association en 9 CH : 20 gouttes avant les 3 repas. (nota : dites à votre pharmacien que l’homéopathie en gouttes, ça existe – meilleure efficacité!).

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* Au même moment, dépolluez-vous

Voilà un problème auquel les Anciens n’avaient pas à faire face : l’intoxication par les poisons de l’environnement. Désormais c’est la deuxième étape de la cure de nettoyage de printemps. Ici, vous n’échapperez pas aux compléments alimentaires et il faudra vous complémenter de manière spécifique avec, par exemple, de la laminaria japonica ou de la chlorella, des algues reconnues pour leurs capacités à drainer, en particulier les métaux lourds. Vous pouvez le trouver seules ou dans des complexes (en boutique bio, herboristerie).

J’insiste sur le fait que cette dépollution doit intervenir en même temps que le travail sur le foie qui éliminera plus facilement les polluants remis en circulation dans l’organisme.

Commencez la cure foie/polluants mi-mars et ne faites rien d’autre pendant 3 semaines au moins.

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* A la mi-avril, les reins

aubier tilleulQui dit tilleul renvoie immanquablement à ces tisanes d’hiver qui nous préparent au sommeil. Mais cet arbre a aussi des vertus de printemps. L’aubier de tilleul est un excellent nettoyant pour les reins. Il se vend sous forme de petits bâtonnets à faire tremper quelques heures (ou une nuit) dans l’eau à raison de 30 g par litre. Bouillir 15 mn, infuser 15 mn. Boire le litre dans la journée.

Une autre forme galénique conviendra mieux aux plus pressés : l’extrait d’aubier de tilleul en ampoules (boutique bio).

Evidemment, il est judicieux d’arrêtez pendant ce temps alcool, café (en excès), tabac et autres poisons du quotidien…

Quinze jours de nettoyage des reins devraient être suffisants.
Nous voilà fin avril.

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Deuxième palier : la régénération

Comme dans la nature, notre métabolisme au printemps est orienté vers la croissance. L’organisme se régénère, il a besoin de consommer une grande quantité de produits frais et vivants, comme des jus de légumes, ou des graines germées.

                                            jus carotte                      graines germées

Après avoir épuré l’organisme, il est important de lui apporter des nutriments reconstituants, pour l’aider à se revitaliser et éviter les carences éventuelles. C’est aussi le moment de donner un coup de fouet à votre flore intestinale.

C’est la deuxième phase de la cure, à suivre de préférence pendant tout le mois de mai.

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> L’ortie, la meilleure des « mauvaises herbes »

L’ortie, est la plante royale en cette saison de renouveau. Comme le dit un proverbe irlandais : « En mai, trois bons repas d’orties écartent toutes les maladies ». ortieEnfilez donc vos gants de ménage et cueillez-en autant que nécessaire. Vous pouvez la manger crue en salade ou en pesto, ou cuite dans la soupe, mélangée à de la pomme de terre et d’autres légumes au choix (carottes, poireaux, navets, oignons…).

Cet adventice légume offre une double action : c’est d’une part un puissant dépuratif, régénérateur du sang, anti-anémique, stimulant général et même anti-rhumatismal ; c’est d’autre part un excellent tonique fortifiant, une plante adaptogène pourvoyeuse de vitamines, de fer et de silice. Reminéralisante elle aide à stimuler la pousse des cheveux, des ongles et la vitalité de la peau.

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> Pour ceux qui n’ont pas la chance d’avoir des orties plein leur jardin

Si vous êtes souvent en déplacement et que vous mangez sur le pouce, une cure de spiruline est toute indiquée. Elle apportera à l’organisme les vitamines et minéraux essentiels à son bon fonctionnement. Vous pouvez aussi acheter de l’ortie sèche (herboristerie, boutique bio) à ajouter dans vos soupes, cakes, tartes, à broyer avec votre sel marin, à saupoudrer sur vos plats…

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* Et pendant ce temps occupez-vous de votre flore intestinale

Le moment est venu de réensemencer votre flore intestinale. Faites-le avec des probiotiques (boutique bio, pharmacie). Choisissez de préférence des probiotiques associés à des prébiotiques et optez pour des gélules gastrorésistantes pour profiter à plein du complément alimentaire que vous choisirez.

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* Pour les plus chanceux, la sève du bouleau

Il existe un produit rare qui remplit bien des fonctions citées plus haut : la sève de bouleau. Depuis le 12ème siècle, les peuples de l’Europe du Nord boivent au printemps de « l’eau de bouleau » en cure. Les propriétés drainantes et diurétiques de la sève ont été confirmées depuis et les indications se sont multipliées, notamment pour l’élimination des déchets organiques comme l’acide urique et le cholestérol.

L’extraction de la sève s’opère en faisant une petite incision dans l’écorce de l’arbre et en y plaçant une paille pour guider la sève dans un récipient. L’opération est brève et ne blesse pas l’arbre (à condition de bien reboucher le trou après l’opération).

Le produit est 100 % pur et frais. Il est gratuit quand on sait faire et qu’on vit à proximité d’un boulot…, mais on peut se procurer ce produit remarquable en « cubi » de 3 ou 5l (sur internet, en herboristerie, en magasin bio….c’est assez onéreux, car c’est un produit qui se conserve peu et qui demande de la patience pour la récolte…). Mais cette cure a quand même quelque chose de merveilleux car elle nous reconnecte à une pratique totalement oubliée, et permet d’accompagner ce changement de saison en douceur.

bouleau

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N’oubliez pas pendant toute cette période de vous oxygéner et de pratiquer une activité physique régulière, pour permettre une bonne circulation des fluides organiques!

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Ludivine Génin, naturopathe – iridologue, Lyon 3

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D’après un article d’ Alternative Santé