Baisser la TVA sur les protections périodiques? On se trompe de débat!

….peut-être serait-il plus judicieux d’aborder la question différemment et de jeter un œil vers les solutions écologiques!

Sacré dans certaines civilisations, le sang des règles est mal considéré en Europe : il est récupéré dans du plastique et jeté avec mépris. Summum du dédain qu’il inspire : les tampons et serviettes contiennent de nombreux produits toxiques, sans aucune mise en garde.

Les serviettes hygiéniques jetables sont apparues au début du XX siècle, les tampons dans les années 30. Dès lors, les progrès ne cessent de faire croître le marché: auto-adhésif absorption améliorée, parfum…

Un impact environnemental non négligeable

Plastique donc pétrole, pollution, volume de déchets important, recyclage difficile… La liste des impacts environnementaux des protections périodiques est longue…

En moyenne, une femme utilise dans sa vie de 10 000 à 15 000 produits menstruels, autrement dit serviettes, tampons, mais aussi applicateurs et emballages individuels. La France comptait, en 2005, 16 millions de femmes consommatrices potentielles, qui utilisaient 290 protections par an, soit presque 5 milliards de protections jetées ; de par le monde, plus de 45 milliards de serviettes hygiéniques sont jetées chaque année.

Le problème environnemental majeur est la valorisation des déchets créés par ces protections jetables. Le recyclage reste aujourd’hui impossible du fait de la multitude des matières qui les composent : plastique, coton, colle, etc… Il leur faut 500 ans pour se dégrader, soit autant qu’une bouteille en plastique.

De plus, les produits chimiques utilisés pour la culture, le blanchiment et la stérilisation polluent l’eau et la terre. Ce qui fait de cette industrie l’une des plus polluantes au monde, selon Greenpeace.

S’ajoutent à ces lourds impacts environnementaux, des problèmes de santé dus à l’utilisation répétée de ces produits….

Des polluants en contact direct avec les muqueuses

La liste des ingrédients toxiques contenus dans les protections jetables inclut l’aluminium, des alcools, des parfums synthétiques particulièrement irritants, des hydrocarbures, sans oublier des pesticides. Pire encore, les procédés de blanchiment laissent des résidus de dioxine.

La paroi vaginale étant très fine, toutes ces substances n’ont aucune difficulté à pénétrer dans l’organisme, qui ne sait pas s’en débarrasser.

Un tampon est composé d’un mélange de coton, cultivé à grand renfort de pesticides, et de viscose. Cette matière artificielle obtenue à partir de la cellulose des arbres est très absorbante, abrasive et se délite. Certaines stérilités seraient attribuées à la présence dans les trompes de Fallope de fibres de tampon qui obstruent le passage des spermatozoïdes vers l’ovule.

Le chlore, utilisé pour blanchir les serviettes et tampons (et donner une image de pureté) réagit avec la viscose et entraîne la formation d’un poison appelé dioxine. Selon Greenpeace elle est l’une des substances synthétique la plus toxique jamais étudiée et pourrait entraîner l’endométriose, des dysfonctionnements ovariens, la stérilité, l’incapacité à mener une grossesse à terme, des changements hormonaux et le cancer. En Europe, les autorités sanitaires ont déclaré inacceptable toute présence de dioxine et l’OMS la classe parmi les substances cancérigènes.

La plupart des fabricants soutiennent que la dioxine ne se retrouve pas en quantité «décelable» dans leurs produits. Mais tout dépend de la façon de la mesurer et, puisque la dioxine s’accumule dans le corps au fil des ans, même la plus infime teneur peut être nocive dans le cas de contacts réguliers et répétés.

La porte ouverte aux infections

Les femmes ont pris conscience des problèmes liés à l’usage des tampons au début des années 80. S’ils ne sont pas changés assez fréquemment ou s’ils sont trop absorbants comme avec la viscose, leur utilisation peut provoquer le syndrome de choc toxique.

Par quel mécanisme? Le tampon absorbe non seulement le sang des règles, mais également les sécrétions vaginales (lubrifiant et film protecteur de la muqueuse) et la flore intime (bactéries bénéfiques qui protègent l’appareil génital des germes pathogènes). Dépourvu de toute défense naturelle, l’organisme devient vulnérable aux infections et mycoses en tout genre.

Les serviettes en plastique, notamment les protège-slips utilisés quotidiennement, sont imperméables ce qui favorisent la macération et la prolifération bactérienne pathogène. Cela produit des odeurs nauséabondes, déséquilibre la flore vaginale et provoque le développement de mycoses, démangeaisons, infections.

Des solutions écologiques !!!

Heureusement, pour les femmes, il existe des solutions plus respectueuses de leur intimité et de l’environnement.

Tout d’abord, on trouve en magasin biologique des serviettes et tampons, jetables toujours, mais fabriqués en coton biologique, non blanchis au chlore. Ils ne contiennent pas les mêmes composants synthétiques et toxiques que ceux vendus dans les grandes surfaces. Cependant, on retrouve les mêmes phénomènes de macération, dilution des fibres, frottements et assèchement du vagin, avec les risques de choc toxique que cela entraîne. Sans parler des poubelles qu’ils continuent de remplir.

De plus, comme ils sont plus chers qu’en conventionnel, cette option revient vite beaucoup plus onéreuse à l’année.

C’est pourquoi l’alternative lavable et réutilisable me semble la plus intéressante pour soi, son portefeuille et notre planète.ScreenHunter_580 Nov. 10 12.36

La première alternative est l’éponge de mer naturelle. Elle doit être rincée toutes les 3 heures. Sa durée de vie est de 6 à 8 cycles mais elle présente les mêmes inconvénients que le tampon.

Ensuite, on trouve facilement aujourd’hui des serviettes hygiéniques lavables en coton biologique. Aussi absorbantes que les jetables, imperméables et respirantes, elles procurent une sensation sèche, sans prolifération bactérienne, ScreenHunter_581 Nov. 10 12.37sans odeur, ni démangeaison. La serviette se fait vraiment hygiénique ! Pratique, elle se plie et se transporte de façon propre et discrète. On la lave facilement à la machine avec le reste du linge.Différent modèles existent et la font s’adapter à tous les flux de l’ado à la femme venant d’accoucher, en passant par les petites fuitesScreenHunter_582 Nov. 10 12.38 ou les flux hémorragiques.

Si on choisit celles fabriquer en France, sa production est peu énergivore. Et côté porte-monnaie, l’investissement est environ moitié moins cher que pour des jetables.

Enfin ma préférence va à la coupe menstruelle en silicone médical. Non allergène et très souple (moins rigide qu’un tampon), elle se positionne à l’entrée du vagin et ne recueille que le sang (pas les sécrétions vaginales, ni la flore intime).

ScreenHunter_584 Nov. 10 13.02Pratique, elle est vendue avec une petite pochette en tissu, elle s’emmène partout (les grandes voyageuses ne s’en séparent pas), s’applique en un tour de main et se nettoie à l’eau savonneuse, pour être réutilisée tout de suite. Son utilisation nScreenHunter_579 Nov. 10 12.35‘est pas désagréable ou « écœurante ». Au contraire, elle permet de se rendre compte que les menstrues n’ont pas d’odeur désagréable et que le sang est rouge vif (et non pas marron comme sur les protections jetables).

Elle est économique, puisque rentabilisée en 6 mois (elle coûte entre 20 et 40€ selon les marques – en magasin bio ou sur le net) et utilisable pendant 10 ans.

On comprend qu’elle est aussi très écologique, car ne produit pas de déchets et ne requiert que peu d’eau pour son nettoyage.ScreenHunter_577 Nov. 10 12.33

Grâce à ces alternatives écologiques, la femme est gagnante sur tous les points : finance, confort, santé, et retrouve une image plus positive de ses menstrues.

NB : pour les mamans ou futures mamans, les mêmes problèmes sont posés avec les couches jetables….alors pour la santé de vos bébés pensez couches écologiques et pour celle de la planète, en plus, pensez couches lavables !


Source: largement inspiré des articles de Elodie Brillaud, naturopathe, parus dans biocontact et sur son blog.